Des mouvements de contestations sociales ont éclatées dans les principales villes d’Irak.
Depuis plus d’une semaine, des milliers de jeunes Irakiens se réunissent de jour et de nuit pour reprocher au gouvernement le manque de mesures prises pour donner à la population une vie meilleure. La population connait en effet la fatalité de la misère lors que le pays est la 5eme puissance pétrolière.
A cela s’ajoute les élites corrompues, absence d’emploi et de perspectives économiques ainsi que le manque d’infrastructures.
Des violences à Bagdad, capitale de l’Irak, le 3 octobre 2019 (© AHMAD AL-RUBAYE / AFP)
L’Irak est un pays d’Asie occidentale. Le pays, frontalier du Koweit, de l’Arabie Saoudite, de la Jordanie et de la Syrie d’une part, de L’Iran et de la Turquie de l’autre, l’Irak est la charnière du monde arabe et du monde turco-irakien. Irak signifie deux fleuves en arabe en référence au Tigre et au Euphrate.
C’est le berceau de la Mésopotamie et des civilisations les plus anciennes. L’Irak est un pays qui a toujours connu des situations politiques pour le moins compliquées. C’est un régime particulièrement instable qui a connu plusieurs périodes de tutelle britannique (de 1921 à 1922 et de la 1ère GM jusqu’au coup d’Etat de 1958) qui instaure la République d’Irak.
L’Irak a des influences subit des influences contraires occidentales et anti-occidentale pendant la guerre froide ce qui amène le dictateur Saddam Hussein au pouvoir en 1979.
Il connait ensuite 3 guerres sanglantes et des situations d’embargo (comme un blocus de marchandise).
Le pays connait également une domination Américaine à partir de 2003 jusqu’en 2011.
Une situation de guerre civile s’en suit et répartie les territoires en communautés. Malgré tout, son bilan reste fragile sur le plan politique. Malgré un pouvoir réparti entre les 3 communautés : Chiite, Kurde et sunnite. L’Irak demeure l’un des pays les plus corrompus au monde. Des scandales de corruption secouent régulièrement la classe politique irakienne, comme l’a montré la destitution des ministres de la défense et des finances à l’été 2016. Aujourd’hui le mouvement est influencé par des représentants majoritaires religieux chiites.
L’Irak a connu en novembre un mouvement similaire où la population avait eu l’idée de se munir de gilets jaunes, mais cette fois-ci ce n’est pas le même mot d’ordre.
« Le gouvernement doit démissionner »
« soit on meurt, soit on change de régime » est un slogan qui revient.
Les manifestants sont clairs, cette fois-ci, le gouvernement de Abel Adbel Mahdi au pouvoir depuis 1 an doit chuter. Pour contrer cette revendication qui touche principalement les quartiers chiites de la capitale, le gouvernement a fait une apparition à la télé promettant un salaire pour toutes les familles sans emploi et a annoncé ce dimanche la mises en place de 17 mesures sociales de l’aide aux logements à l’allocations des jeunes au chômage. Seulement, le gouvernement n’a pas « de baguette magique » et n’a pas les moyens de calmer la foule. Ce sont ces promesses non tenues comme la reconstruction des zones bombardées qui ont provoqué la colère de ces habitants.
Le chef populiste chiite Moqtada Al-Sadr et l’ancien premier ministre Haider Al-Abadi se sont joint à la pression politique.
Lors de son passage à la télévision, le premier ministre irakien Adel Adbel Mahdi à reconnue une colère légitime mais à condamné le recours à la violence face à la pédagogie de ses réformes.
Cette explosion de colère brute de nature sociale et économique a déjà fait plus de 110 morts et plus de 6000 blessés suites aux répressions du gouvernement.
Aya-Al-Sistani, la plus haute autorité chiite du pays a apporté vendredi sont soutient aux manifestants et à blâmer le gouvernement pour son échec à reformer le pays.
Les contestataires n’ont pas apprécié cette prise de parole qu’ils trouvent trop mesurée.
Le Haut-commissariat de l’ONU à quant à lui demandé une enquête rapide sur le nombre de mort pour permettre à la population d’exercer ses droits à la liberté d’expression. Il faut noter qu’un couvre-feu ainsi qu’une coupure d’internet ont été imposés à la population à partir de jeudi.
Sans leader, 16 ans après le début de l’occupation Américaine qui avait mis fin à la dictature, le pays n’a toujours pas retrouvé son équilibre espoir de l’atteindre. L’année dernière la victoire sur daesh a donné un espoir mais pas de retour à la normale.
Le limogeage du capitaine de cette guerre contre Daesh, Hachd al-Chaabi a été le détonateur de cette révolte contre les élites au pouvoir. L’attente sociale plus forte a créé une déception.
On évoque un Parfum de printemps arabe avec 20 millions de jeunes dans la rue.
Le Débouché : la violence montre que le gouvernement fera tout pour écraser la révolte. Même s’il reprend le contrôle, cette répression laissera des traces profondes. L
Le leader populiste Moktada al-Sadr qui fait de la corruption sa principale ennemie, plait au peuple.
L’autre facteur est son voisin iranien, qui contrôle une partie des milices irakiennes dans un pays qui contient aussi une base américaine.
Iran a fermé ses frontières avec l’Irak et s’inquiète des manifestants qui lui reproches son ingérence. L’Irak est donc vous l’aurez compris dans une réelle impasse.
Elora Veyron-Churlet
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