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Photo du rédacteurElora Veyron-Churlet

Le Labo Médias en confinement

À défaut de pouvoir être présent pour le festival Youth is Great qui aurait dû se dérouler au Grand Bleu cette semaine, les membres du Labo Médias s’adaptent aux conditions particulières que nous vivons actuellement et documentent leur confinement sous différents aspects. Chaque jour ils reçoivent une contrainte qui permet de guider leur rédaction. Cette semaine, nous vous invitons à découvrir leurs récits passionnants et émouvants au fil des jours.

Contrainte N°1: Mon confinement résumé en trois photos



Lundi 6 avril 2020,

Bonjour à tous ! Je m’appelle Elora, j’ai 17 ans, je suis en première et bien sûr en confinement ! Pour ma première photo qui résume ma vie dans cette période particulière, j’ai choisi : LES COURS ! (photo 1) Et oui, on nous l’a répété, on n’est pas en vacances ! Alors là, c’est moi qui croule sous les livres et les visio (vous avez vu l’ordi dans le fond ) ! Bon on n’est pas toujours très productif mais on essaye et puis en vrai s’organiser comme on le souhaite c’est plutôt cool.

Photo 2 : Oui je sais se préparer quand on est confinés c’est parfois compliqué ! Alors oui je l’avoue il m’arrive de passer ma journée en jogging et en chaussons. J’adoreee mes chaussons licornes même s’il est difficile de marcher avec, mais entre marcher et les licornes perso j’ai fais mon choix. Bon quitte à être en jogging, on en profite pour faire un peu de sport au quotidien, c’est bon pour la tête et pour le corps. Et puis on a l’occasion de tester pleins de nouvel activités, dansez, courez, rigolez et surtout variez les plaisirs ! Moi, je me suis mise au yoga.

Photo 3 : Ahhh la fin de la journée, c’est le moment que je préfère. J’habite en ville donc pas de jardin pour moi, mais je sors quand même sur mon balcon pour observer ce magnifique coucher de soleil. Un bon moment pour lire, dessiner, chiller et attendre 20h pour applaudir le personnel soignant !

Contrainte N°2: Voyageons avec les souvenirs.

Mardi 7 avril 2020, Raconter mon meilleur souvenir… Cette consigne m’a au premier abord effrayée, il est vrai que même si notre cerveau est rempli de trésors, se les remémorer et les partager est parfois compliqué. Notre vie est remplie d’évènements que notre cerveau trie et que, parfois, il oublie. Pour m’inspirer j’ai donc ressorti la boîte à photos entassée dans la cave, vous savez, celle posée au fond sur une vieille étagère, entre les Playmobil de votre enfance et ce jean que vous ne mettrez plus mais que vous gardez « au cas où ». Chez moi, cette boîte est placée tout au fond de ma cave et pour l’atteindre, croyez-moi, c’est une aventure ! Je me suis mise à monter sur mon vieux lit superposé, j’ai décalé les valises, escaladé la pile d’affaires oubliées, trébuché, évité les vélos cassés avant d’arriver enfin face à l’armoire qui contenait ma boîte magique. Après une petite pause pour reprendre mon souffle (je vous assure traverser ma cave c’est très physique, pas besoin de sortir faire un footing), j’ai enfin pu prendre en main la boîte pleine de poussière. D’un chiffon, je l’ai essuyée, et délicatement j’ai soulevé le couvercle. J’ai fouillé, rigolé, songé, j’ai passé des heures à contempler les photos et à rire en pensant à ces souvenirs. Ces centaines de photos m’ont fait voyager dans le temps, j’ai revu mes voyages, mon enfance, mes cousins, mes parents, mes grands-parents, mes amis. Je me suis remémoré plusieurs souvenirs oubliés. Je devais en trouver un, pas trop lointain, pour pouvoir rentrer dans les détails sans fausser la réalité. Choisir MON meilleur souvenir est difficile, alors puisque nous sommes confinés, je vais vous raconter de petites anecdotes de mon premier voyage avec ma meilleure amie, en espérant que cela vous plaise.

Je connais ma meilleure amie depuis plus de 12 ans maintenant et c’est avec elle que je suis partie sans mes parents pour la première fois. J’étais déjà allée chez mes grands-parents bien sûr, mais pour la première fois j’allais passer 2 semaines entières dans une famille que je ne connaissais pas. L’été avait commencé, il faisait chaud, ma première année de collège était terminée. Vous savez à quel point à ce moment de notre vie on se sent grand alors imaginez mon excitation lorsque ma mère a dit oui pour partir en camping-car dans le sud de la France avec ma meilleure amie !

Après la dernière journée de cours, j’avais rejoint ma meilleure amie chez elle. Nous avons fait le Jelly Belly challenge qui était très à la mode à l’époque. Pour ceux qui auraient raté ça, ce challenge consistait à manger des bonbons tout droit venus des Etats Unis. Chaque bonbon avait une couleur, et chaque couleur de bonbon deux goûts : un bon ou un mauvais. Oui, nous avons volontairement mangé des bonbons goût vomi et œuf pourri, mais que voulez-vous, c’est l’effet mouton, tout le monde le faisait alors il fallait absolument le faire aussi. Notre drôle de goûter a été interrompu par l’arrivée du camping-car des grands-parents de ma meilleure amie. Alors sautant du lit, nous avons accouru pour découvrir cette maison sur roues dans laquelle nous allions passer toute la première semaine. Nous sautions comme des puces, intenables, nous courions dans le tout petit salon, nous sautions sur le matelas sur lequel nous allions rester pour le reste de ce voyage, nous nous installions au volant imaginant nos talents de conductrices. Ce moment au volant fut très bref puisque le papy de ma meilleure amie est arrivé pour démarrer :

– En route, mauvaise troupe !

Alors d’un bond nous avons quitté le siège du conducteur pour nous enfuir dans le lit au fond du camping-car, observant la maison s’éloigner petit à petit par la fenêtre arrière. Cachées, nous avions l’impression d’être des hors la loi puisqu’il nous était normalement interdit de quitter notre siège. Sous la couette, nous rigolions, on se racontait des histoires, on regardait les voitures par la petite fenêtre arrière et on s’imaginait la vie des gens. Que font-ils avec autant de bagages sur le toit ? Ou vont-ils ? Comment sont-ils arrivés là ? Après une journée allongées, le soir arrivé, nos gnocchis avalés, nous sortions prendre l’air dans le bois ou sur la plage selon l’endroit ou nous nous arrêtions.

Dans les bois, l’herbe craquait sous nos pieds et nous escaladions les rochers. Une fois au sommet, nous restions un moment avant de courir le plus vite possible pour nous réfugier avant d’être totalement envahies de piqures de ces satanés moustiques. Sur la plage, on jouait dans les vagues, on s’enterrait dans le sable. L’odeur de la mer envahissait nos narines et bercées par le bruit des vagues, nous restions là presque endormies au coucher du soleil. On ne se levait pas avant d’entendre la grand-mère de mon amie nous rappeler de rentrer nous coucher. Alors on se trainait hors du sable, on se rinçait sous la douche de la plage. Cela partait toujours en bataille. Il suffisait que l’une de nous envoie une gouttelette sur l’autre pour que nous finissions toutes les deux à se rouler dans le sable. Et c’était reparti pour une douche.Il fallait toujours au minimum 5 appels de sa grand-mère pour que nous acceptions de rentrer nous coucher dans les bras de morphée.

Le camping-car des grands-parents avait l’inconvénient de ne pas avoir de douche. Comme je viens de vous l’expliquer, cela n’avait pas trop d’importance lorsque nous avions la possibilité de se doucher sur la plage et lorsqu’il n’y avait pas de plage, nous allions dans un camping. Mais c’était sans compter sur l’inventivité des grands-parents de ma meilleure amie. Un après-midi classique, nous étions moi et ma meilleure amie toujours dans le même lit en train de regarder une série, quand, son grand père à fait son apparition :

– Mettez votre maillot de bain, prenez une serviette, on va se doucher.

Alors nous avons suivi. Seulement, en sortant du camping-car, nous nous sommes retrouvées non pas face à des sanitaires mais bel et bien à un cimetière. Oui, vous avez bien lu, nous étions en maillot de bain, serviettes à la main devant les toilettes dans le cimetière. Le grand père de ma meilleure amie est arrivé, lui aussi en maillot de bain, il nous a donné deux bouteilles d’eau vide et un gel douche en glissant un petit :

– A votre tour ! Attention elle est fraiche

Perplexes, nous nous sommes regardées, nous avons hésité et finalement, contentes de nous laver, nous sommes rentrées dans les toilettes. Il n’y avait rien, à part un robinet. Normal après tout, les morts ne font pas leur toilette. Il faisait 35 degrés dehors et le robinet destiné à remplir les arrosoirs ou à se laver les mains ne pouvait pas se régler. Dans un silence absolu, nous avons allumé, éteint le robinet et laissé l’eau couler une bonne dizaine de minutes avant de décider à enfin nous laver. Seule l’eau qui coulait résonnait sur le plastique de nos bouteilles qui se remplissaient et qu’on vidait mécaniquement sur le carrelage noir et blanc. La pièce était sombre, l’eau était gelée, le carrelage aussi. Pressées par son grand-père qui pestait, ensemble, nous avons donc pris les bouteilles et nous nous sommes jeté l’eau glacée sur le corps. Et après deux bouteilles sur la tête et un peu de savon, nous étions propres. Sans attendre une minute de plus dans ces toilettes, nous somme sorties et éblouies par la lumière du jour, un fou rire nous à pris, ça y est nous étions décomplexées, la pression était tombée. Quelle étrange expérience ! Encore aujourd’hui, je me demande ce qui était passé par la tête des grands-parents ce jour-là, pourquoi un cimetière et pas une station essence avec des douches ! Je ne pouvais vous raconter ce souvenir sans cette histoire, je trouve qu’il aurait manqué quelque chose.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, je vous laisse donc sur cette petite anecdote en espérant que cela vous a plu.


Contrainte N°3: En vidéo, présente-nous ton objet totem



Elora

A retrouver sur le bog du labo médias : https://scenenews.news.blog/

#2019/2020

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