INTRODUCTION
La Perse est le plus ancien État du monde. De Cyrus jusqu’à la conquête par la victoire d’Alexandre le Grand, la Perse fut un des grands empires qui a marqué nos sociétés et notre histoire. Aujourd’hui appelé Iran, ce territoire est au cœur des questions géopolitiques contemporaines. Seulement, l’Iran d’aujourd’hui a mauvaise presse. Depuis la révolution islamique de 1979, l’ancien « gendarme du Golfe » est en conflit avec de nombreux pays et est soumis en retour à un embargo économique et politique nucléaire. Ce sombre tableau ne traduit pourtant pas le remarquable dynamisme culturel, social, technologique et même politique d’un pays qui est toujours sorti par le haut des innombrables drames de sa très longue histoire.
Héritier d’une grande civilisation antique, l’Iran moderne, construit au XVI siècle autour de la « révolution chiite » des Safavides, est riche et complexe. Son identité est le fruit d’une interaction souvent paradoxale entre le nationalisme, l’islam et sa participation internationale.
Mais comment cet empire historique à t-il évolué depuis sa création ? Qu’elle est son action dans les conflits contemporains ?
Nous verrons la naissance d’un grand empire aux facteurs de puissances complémentaires avant de voir la chute de cet empire. Enfin, nous découvrirons l’Iran aux cœurs des conflits actuels dans le nucléaire, la Syrie, l’Arabie Saoudite ou encore le Yémen.
I) L’empire Perse durant l’Antiquité : origine d’une puissance aux multiples facteurs.
A- La formation de l’Empire perse achéménide : la naissance d’une puissance militaire et territoriale.
Les Médes et les Perses sont des peuples indo-européens arrivés en Iran du nord-ouest vers la fin du IIème millénaire. On pense qu’ils arrivaient du nord et qu’ils étaient passés par le Caucase. Ces deux peuples ont d’abord résidés dans la région du lac d’Urmiyah, où les premiers imposèrent leur domination à toutes les autres tribus environnantes. Ces deux peuples apparaissent dans les annales assyriennes au IX siècle, sous le règne de Salmanazar III et elles auront alors à subir des expéditions punitives menées par les souverains d’Assyrie.
Toutes ces attaques n’auront que peu de d’effets, car ni les Mèdes, ni les Perses ne seront délogés et rien n’empêchera la montée en puissance des souverains Mèdes, enrichis par leurs échanges avec les royaumes voisins, l’Uratu et l’Elam. Au VI siècle, leurs vassaux Perses s’installent dans les monts du Zagnos, à l’Est de l’Anshan, la future Perse.
A l’apogée de sa puissance, l’Empire Perse domine tout le Grand Iran soit une superficie de 7,5 KM2. Ainsi, l’Empire Perse fut le plus grand empire de l’antiquité classique s’étendant sur trois continents (Europe, Asie et Afrique) et comprend les territoires de l’Afghanistan, le Pakistan, l’Asie centrale, l’Asie mineure, les régions mineures de la mer noire, thrace, la macédoine, le nord de l’Arabie Saoudite, la Jordanie, Israël, Liban… Ce territoire impressionnant constitue le premier facteur de puissance.
B- Organisation de l’Empire Perse achéménide
1- Une puissance territoriale qui étend sa culture et sa domination au-delà des frontières.
L’empire est dirigé par le roi des Perses que l’on surnomme le « Grand Roi ». Il est divisé en grandes régions, entre 25 et 30 satrapies. A la tête de chaque satrapie, le roi nomme un strape qui est son représentant : il dispose de pouvoirs civils et militaires et rend la justice. Aux côtés des satrapes, existent des conseils où siègent des Perses mais aussi des représentants de la population d’origine de la région. Les satrapes sont contrôlés par des inspecteurs royaux qui interviennent sans prévenir.
Les peuples conquis doivent montrer leur soumission en versant un tribut annuel au Grand Roi. Ce tribut est en nature (du blé, des chevaux) ou en métaux précieux (comme des lingots d’or ou d’argent). Cependant, les vaincus conservent leur langue, leurs religions, leur coutume et même parfois leurs princes. C’est pour marquer cette diversité que le roi des Perses est aussi appelé le « Roi des Rois »
2- Une puissance gravée dans l’histoire grâce aux écrits
La suite de l’histoire de l’Empire Perse est restée célèbre par les textes antiques parvenus jusqu’à nous grâce aux auteurs grecs. Cyrus le grand s’empara d’un Proche-Orient, alors que son fils Cambyze II (530-523) fit tomber l’Egypte. Sous Darius (522-486) , le « Rois des Rois », l’empire atteint son apogée après une nouvelle expansion vers l’Est. Son successeur Xerses I (485-465) est resté célèbre par les Guerres Médiques. La suite de l’histoire de cet empire n’est pas glorieuse, jalonnées par des révoltes, dont certaines ont coûté cher à Babylone. Lorsque Alexandre le Grand se lance à la conquête de ce territoire en 333, rien ne l’arrête. Le dernier achéménide, Darius III (335-331), sera assassiné par des membres de son entourage, laissant la destinée de ses possessions entre les mains du Macédonien.
Les immortels
Ainsi par le biais de ses guerres, de ses conquêtes de territoires et de l’extension de son territoire ; on peut dire que la Perse fait usage de sa puissance militaire et politique (hard-power) pour s’imposer. Mais aussi d’une puissance diplomatique (capacité à unifier un vaste territoire) et culturelle (soft-power) par le biais des écrits antiques qui vont jouer un rôle dans l’influence de certains peuples par l’histoire, c’est-à-dire prendre pour exemple la Perse et son système politique pour établir le leur, Ils font office de modèle. De plus par combinaisons des deux on peut dire que le smart-power est présent car il y a toute une réflexion pour aboutir à cet empire construit et stable d’une certaine manière.
II) Le déclin de l’Empire Perse
A) Quand un facteur de puissance devient le point faible de l’Empire : le multiculturalisme.
L’empire Perse rassemble un territoire immense habité par des peuples très divers, aux coutumes et aux valeurs différentes. Si les rois essayaient de garantir l’unité dans la diversité durant les deux millénaires de l’empire, ils n’ aboutiront jamais à une harmonie complète. Les peuples n’ont pas de sentiment d’appartenance ce qui est sans aucun doute la première fragilité qui causera la chute de l’empire.
B) Un empire multiculturel en mouvement : Les conquêtes finales
1- L'Égypte tente de s'émanciper de la Perse
Les débuts de l’Égypte indépendante sont chaotiques : son fondateur Amyrtée est le seul pharaon de la XXVIIIe dynastie et ne règne que 5 ans. Le véritable renouveau de l’Égypte n’intervient que sous le règne d’Achôris : il parvient à résister aux armées perses et s’avance même jusqu’au Proche-Orient en 383. Mais dans le même temps les Grecs, trop divisés, perdent la côte ionienne : cela permet à l’empire perse de recentrer son attention sur l’Égypte.
Le successeur d’Achôris est renversé par Nectanébo Ier qui fonde la XXXe et dernière dynastie locale : ce pharaon porte l’Égypte à un nouvel apogée en remportant une victoire majeure contre les Perses, qui éloigne durablement la menace. Le pays bénéficie à nouveau d’un commerce florissant, et de vastes chantiers de restauration et de construction sont engagés.
À sa mort, une période de troubles laisse place à son petit-fils Nectanébo II, le dernier Égyptien à la tête du pays. Son avènement est contemporain de celui de Philippe II en Macédoine et d’Artaxerxès III en Perse. Celui-ci parvient à reprendre le contrôle de la Basse-Égypte en 343, puis matera la résistance en Haute-Égypte 8 ans plus tard.
2- Conquête de la Perse par Alexandre le Grand
2. 1)Alexandre le Grand face à Darius le Roi des Rois
Alexandre le Grand, né en -356 est un roi grec de Macédoine et l’un des personnages les plus célèbres de l’Antiquité. Arrivé sur le trône à l'âge de 20 ans, il ambitionne de conquérir l'ensemble du monde connu. Il commence par assoir fermement son pouvoir sur la Grèce avant de partir en -334 à la conquête de la Perse.
Darius, l'orgueilleux Roi Perse, pensait qu'il allait facilement vaincre Alexandre et le renvoyer en Grèce chez sa mère.
2.2)La Bataille d'Issos
Dans la plaine d’Issos (la Syrie actuelle), l'armée grecque se bat contre les soldats perses. Alexandre triomphe et Darius s'enfuit en Syrie, abandonnant sa famille et ses fortunes de guerre. C’est un grand échec pour les perses.
2. 3) Alexandre en Egypte
Alexandre prend le contrôle des côtes de la mer Méditerranée. Le but : couper l'approvisionnement de l'armée perse en mercenaires. Il prend Jérusalem, puis arrive en Égypte où il est accueilli comme un libérateur. Ainsi est créée la première ville qui va porter son nom : Alexandrie d'Égypte.
3. 4)La Bataille de Gaugamèles (en Irak) : l'affrontement décisif entre l'armée d'Alexandre et celle de Darius
Avec près de 277 000 fantassins, 23 000 cavaliers, 200 chars et 15 éléphants de guerre, Darius (dernier roi de Perse) a une armée six fois plus grande que les forces opposées. Cette fois ci, Darius oppose à Alexandre les soldats de tout l'Empire bien que moins nombreuse, l’armée d’Alexandre est mieux équipée.
Le roi perse prend une seconde fois la fuite. Quelques temps après, l’un de ses généraux le tura.
Alexandre a le champ libre, il se marie avec la princesse et détruit Persépolis : la capitale de l'Empire.
4- L’Empire Romain par rapport aux Perses
Les guerres puniques débutent en -246 avec l’attaque de Carthage par les romains:
Ils s’affrontent pour obtenir le contrôle de la Méditerranée : une base stratégique pour le commerce. En -146, Carthage est finalement détruite par les Romains qui conquière jusqu’ en -64 des territoires du Moyen-Orient.
Conclusion partielle :
Après les échecs perses des guerres médiques du Ve siècle av. J.-C. au milieu du IVe siècle av. J.-C., les Perses continuent d'intervenir en Grèce ; pendant la guerre du Péloponnèse, ils soutiennent d'abord les Spartiates, ce qui aboutit à la défaite d'Athènes en 406 av. J.-C., puis ils soutiennent les adversaires des Spartiates, ce qui provoque la défaite de Sparte en 394 av. J.-C.. Les Grecs, épuisés, doivent reconnaître, en -386, que les cités grecques d'Asie restent sous la domination perse.
À la mort de Darius Ier, l'Égypte et la Babylonie se révoltent. Les fils des rois perses se disputent le pouvoir et les intrigues de palais sont dramatiques : trois souverains, Xerxès Ier et Xerxès II et Artaxerxès III, sont assassinés. Les princes font appel à des mercenaires étrangers pour combattre leurs rivaux (comme cela sera le cas avec l'expédition des Dix Mille mercenaires grecs, à la fin du Ve siècle av. J.-C.).
Les satrapes éloignés du pouvoir central, disposant des troupes et du tribut de leur région, tentent de se rendre indépendants, se font la guerre. Ce sera un satrape qui, en -330 assassinera Darius III, le dernier roi perse, qu'Alexandre le Grand remplacera.
III/ L’Iran, un pays aux conséquences géopolitiques majeures.
A/ La question du nucléaire, une préoccupation majeure de ces dernières années.
1- Une découverte stupéfiante entrainant une série de sanction internationales.
Depuis le début des années 2000, le dossier du nucléaire iranien irradie les relations internationales.
Le programme nucléaire iranien a été lancé dans les années 1950 mais les tensions remontent à la découverte de deux sites nucléaires en 2002. A partir de ce moment-là, les Etats Unis accusent Téhéran de mettre au point des armes de destruction massive. La république Islamique à pourtant le droit de développer une filière nucléaire civile, sous contrôle de l’agence internationale de l’énergie atomique. Cette agence redoute les activités liées au nucléaire non divulguées et destinées à des fins militaires.
Mahoud Ahmadinejad, président élu en juin 2005, multiplie les annonces provocatrices quant à la reprise des activités de conversion d’Uranium , ce qui crée des tensions et une situation de crise entre l’Iran et les grandes puissances du 5+1.
Les premières sanctions, décidées par l’ONU, tombent le 23 décembre 2006 :
-Tout d’abord, une série d’embargos : tous les Etats membres doivent empêcher la fourniture de matériel de technologies pouvant contribuer au programme nucléaire et balistique de l’Iran ; embargos sur les achats d’armes en Iran ; restrictions volontaires de ventes d’armes à ce pays ;
- De plus, des restrictions sur le plan financier, commercial et économiques sont actées ;
- Enfin, la dernière sanction consiste à une interdiction de voyager pour les responsables impliqués dans les programmes nucléaires et balistiques iraniens.
2- Quand les sanctions laissent place à des consensus
Arrive une série de dates clés :
Le 25 septembre 2009, les Occidentaux dénoncent la construction secrète d’un deuxième site d’enrichissement à Fordo.
En Juin 2013, les négociations reprennent avec l’élection d’Hassan Rouhani, nouveau président de l’Iran et ancien négociateur nucléaire.
Le 27 septembre 2013, le président iranien et B. Obama, président des Etats-Unis, se téléphonent, ce qui constitue une première depuis 1979 puisque depuis cette date les échanges entre les deux Etats étaient rompus.
Ainsi, deux mois plus tard, un accord historique est conclu : cet accord limite pour six mois les activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée partielle des sanctions. Cet accord largement salué par la communauté internationale est néanmoins dénoncé par Israël. L’allègement des sanctions pour le peuple iranien est une contrepartie très attendue ; en effet, les sanctions économiques plombent l’économie du pays, leur allègement constitue donc un point positif pour l’économie iranienne.
L’Iran a néanmoins de quoi produire suffisamment d’uranium enrichi à 90 % pour fabriquer une bombe en moins de quatre mois selon l’institut international d’études stratégiques.
L’accord international sur le nucléaire iranien – accord de Vienne -conclu en 2015 entre la Chine, les Etats-Unis, la France, la grande Bretagne et l’Allemagne semble aujourd’hui fortement compromis. L’Iran a ,en effet, relancé très récemment ses activités d’enrichissement uranium alors que l’accord prévoyait ne chercherait jamais à développer ou acquérir des armes nucléaires.
Accord de Vienne
Le 8 mai 2018 , Donald Trump sort son pays de l’accord de Vienne. Washington réactive alors les sanctions qui avaient été levées en vertu de l’accord. Le Retour de ces sanctions privent Téhéran des retombées économiques qu’elle attendait de l’accord. L’économie iranienne s’enfonce depuis dans une violente récession.
Le 8 mai 2019, l’Iran annonce commencer à réduire ses engagements pris à Vienne pour contraindre Européens, Chinois et Russes d’aider Téhéran à respecter leurs promesses à contourner les sanctions américaines.
Aujourd’hui, l’Iran ne respecte pas la limite imposée par l’accord à ses stocks d’Uranium enrichi. Depuis septembre, la production de cet Uranium s’est intensifiée. Il ne reste donc plus grand-chose de l’accord de Vienne.
B/ L’Iran au cœur des tensions
Les conflits au moyen orient sont loin d’être nouveaux, un des plus virulent est celui entre l’Iran et l’Arabie saoudite.
Ce qui sépare les deux pays, c’est d’abord une opposition millénaire entre deux civilisations distinctes : d’un côté, le monde arabe mené par la puissance saoudienne, de l’autre, le monde perse, une culture bien à part au moyen orient rien que par leur différence de langue (ils ne parlent pas arabe mais le persan)
A ces civilisations opposées vient se rajouter des tensions religieuses : l’Islam est divisé en deux branches rivales : Le sunnisme, majoritaire au moyen orient à hauteur de 90% et le chiisme à hauteur de 10%. Les saoudiens appliquent le wahhabisme (une interprétation rigoureuse du sunnisme) tandis que les iraniens sont Chiites.
Ainsi, la rivalité des pays voisins est ancrée dans leur histoire seulement, leur conflit s’exprime aujourd’hui au détriment des pays voisins : on parle d’un « vent de guerre froide » qui s’étend sur le moyen orient.
Le tournent est marqué en janvier 2016, entre Téhéran et Ryad, les relations diplomatiques cessent, une vague de violence marque les deux pays, ambassades, révoltes populaire, hostilité politique : les tensions sont à leur apogée.
Pourtant, les deux pays ne s’engagent pas dans une confrontation directe mais au-delà de leurs frontières : dans des conflits périphériques.
· Au Liban, un conflit politique entre les puissances se met en place divisant le pays entre ses parties Chiites et Sunnites que se sont appropriées les deux pays envahisseurs à leur profit. De ce fait, une partie du pays est contrôlé par le Hezbollah parti chiite fidèle au responsable politique iranien et dont la branche armée est considérée comme terroriste. En guise de réponse, l’arabie saoudite fait pression sur le pays qu’elle considère trop laxiste envers le Hezbollah : le premier ministre Libanais est forcé à démissionner depuis Ryad en 2017.
· Au Yémen voisin de l’Arabie saoudite, le pouvoir sunnite allié à l’Arabie saoudite est attaqué depuis 2014 par les Houthis qui sont Chiites : on attribue à ces rebelles des tirs de missiles qui visent Ryad. Les saoudiens accusent donc l’Iran et tentent d’écraser la rébellion grâce au soutient des états Unis et la création d’une coalisions Sunnite. Les civils en pâtissent largement créant ainsi une crise majeure (famine, mort, embargo…)
En Syrie, la tension est à son comble. Si en 2012 l’Arabie Saoudite s’immisce dans le conflit pour soutenir des rebelles contre Al Kaïda c’est surtout pour contrer l’Iran, dans le conflit depuis 2011. L’Iran est un allié historique au régime de Bachar Al Assad, président de la Syrie, face à l’Occident. La religion à elle seule ne peut justifier cette union, il y a donc une autre explication à celle-ci : l’opposition aux Etats-Unis et plus généralement au monde occidental. Nous pouvons donc parler de conflit géopolitique. Le déclencheur du conflit est quant à lui une opposition populaire au régime qui sera fortement réprimé. Ce conflit plus que rapport de force entre les deux pays Sunnite et Chiite symbolise une lutte contre le modèle occidental que les Etats Unis tentent d’imposer ; bien que Donald Trump ait annoncé en décembre 2018 la possibilité d’un retrait des forces américaines de Syrie.
L’Iran, lui, persiste à intensifier son influence et sa présence sur les terres Syriennes pour plusieurs raisons : tirer profit de la guerre pour retrouver la puissance économique, militaire et culturelle d’avant l’embargo de 2006 qui lui avait été imposé par les Nations Unis et l’UE.
Mais pourquoi la chute du régime de Bachar Al Assad causerait du tort à l’Iran ?
Tout d’abord, l’Iran a pour volonté d’étendre son influence depuis le Sud des pays du golfe pour remonter plus au Nord vers le Liban : une aire riche en ressources pétrolières. L’Iran est à la tête d’une nouvelle organisation du Hezbollah en Syrie pour gagner le contrôle de l’axe Iran / Sud Liban, point crucial de la politique de l’Iran au Levant (pays bordant la côte orientale de la Méditerranée). La chute du régime de signifierait le recul du Hezbollah au Liban et l’Iran perdrait alors un pied à terre dans cet espace.
Pourquoi la Syrie est un conflit considéré primordial pour le rapport de force de l’Iran contre l’Arabie Saoudite ?
Premièrement, l’Iran pour des raisons matérielles et financières ne peut mener une guerre directe. Sans la Syrie, il est impossible de maintenir le flux d’armes qui fait vivre le Hezbollah.
De plus pour les Etats-Unis soutenant l’autre parti, la Syrie est une base avancée pour étendre le modèle occidental. Face à cela, l’Iran n’a d’autres choix que de se faire plus présent. Pourtant, en août 2018, on assistait pour la première fois depuis 2011 à un retrait des forces iraniennes. Ce retrait était motivé par plusieurs facteurs : la fin de la campagne militaire syrienne pour le plateau de Golane et le fait que l’Iran entrevoie la fin de la guerre et pense en premier lieu au maintien de ses intérêts. Cependant, il est peu probable aujourd’hui que l’Iran se détache de la Syrie. En effet, le sentiment nationaliste très fort et la fierté historique de ce pays qu’est l’Iran rendent peu probable un retrait absolu à court ou long terme de l’Iran. Sans compter sur le régime de Bachar Al Assad n’est pas non plus prêt à se séparer de cet allié.
Pour revenir au conflit Arabie Saoudite/ Iran, les deux pays se reprochent au-delà du différent religieux, leur idéologie politique opposé. Si l’Iran est contre l’occident, l’Arabie Saoudite est soutenue par l’occident. Une méfiance réciproque découle de cette opposition et une vision géopolitique diamétralement opposée. D’un coté l’Iran dénonce l’alliance Ryad/Washington et la présence Américaines autour de lui. Cette haine américaine vient de l’aide apporté aux irakiens par Washington pendant la guerre Iran/Irak dans les années 80.
L’Arabie Saoudite reproche à l’Iran d’entendre son modèle révolutionnaire Chiite jusqu’au Liban. Ceci constitue une menace directe pour le pays. En effet les saoudiens ont peur d’une révolte des minorités Chiites de leur territoire entrainant une perte de contrôle des principaux gisements pétroliers.
Au-delà des religions, c’est ici la domination politique et géostratégique qui est en jeu.
CONCLUSION
L’Empire Perse (Archéménide) est le premier des empires à régner sur une partie du Grand Iran englobant à l’apogée de sa puissance 7,5millions de KM2. Si un des points est à retenir, c’est bien le caractère particulier de la perse : par sa diversité et son unité malgré un territoire impressionnant. Cet empire s’est concrétisé par sa volonté de créer un Etat nouveau. Comprenant à la fois l’idéologie monarchique et l’équilibre des diversités régionales ; l’Etats s’est à la fois imposé et a intégré les disparités locales faisant de lui une puissance diplomatique et un équilibre entre diversité et unité.
La guerre totale d’Alexandre Le Grand met fait à cet empire historique multi-ethnique. La raison principale de la chute de l’empire perse est certainement dû à l’impossible rassemblement autour de valeur commune des peuples.
Aujourd’hui L’Iran est au cœur des conflits internationaux et régionaux. Si le nucléaire été un prétexte à des punitions sévères, l’Iran ne semble pas fléchir devant sa volonté d’affirmer son idéologie politique nationaliste et religieuse auprès de ses voisins.
L’Empire Perse nous aide donc à comprendre le concept de nation, le conflit Iranien prouve que ce sujet reste d’actualité.
BIBLIOGRAPHIE
Sites internets :
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· https://fr.vikidia.org/wiki/Empire_perse_achéménide. Consulté le 15/12/19
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· https://www.herodote.net/_bull_la_chute_de_l_empire_perse-synthese-2332-498.php. Consulté le 16/12/19
· http://www.chiite.fr/humiliation_perse.html Consulté le 16/10/19
· http://www.geoculture.org/pages/moyen-orient Consulté le 16/12/19
· www.lepoint.fr/monde. Consulté le 14/12/19
Presse en ligne :
· France info :www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/nucleaire , Article de Salomé Legrand du 24 novembre 2014. Consulté le 14/10/19
· Le courrier international :https://www.courrierinternational.com/article/decryptage-le-conflit-entre-liran-et-larabie-saoudite-explique-en-4-points. Publié par Soulayma MARDAM BEY et Élie SAÏKALI le 17/09/2019. Consulté le 17/12/19
Vidéo :
· ARTE https://www.youtube.com/watch?v=WG3y8Oqc9jA, Arabie saoudite vs Iran | Casus Boloss, le monde en 5min chrono. Publié le 24/09/19. Consulté le 18/12/2019
· ARTE Nucléaire iranien | Casus Boloss, le monde en 5min chrono. Publié le 01/10/19.
Consulté le 18/12/19
Elora Veyron-Churlet
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